24 novembre 2023

Energies renouvelables

Éoliennes en Picardie (© Noëlle Saugout-Septier)

 

La part d'énergie renouvelable en France en 2021 est de 19,3 %. Elle a doublé depuis 1990, mais n'a pas atteint l'objectif de 23 % fixé avec l'Union européenne.

En France, l'éolien et le solaire ne sont pas les principales sources d'énergie renouvelable. D'après le SDES (Service de données et d'études statistiques pour le changement climatique), la biomasse arrive en tête avec 35,1 %, suivi de l'hydraulique (16,3 %), les pompes à chaleur (11,9 %), l'éolien (10 %), le biogaz (4,4 %), le solaire photovoltaïque (4,2%), les déchets renouvelables (4 %), la géothermie avec les résidus de l'agriculture, le solaire thermique et les énergies marines (3,8 %). 

Si la transition énergétique passe par l'électrification des usages (transports, production de chaleur), l'éolien et le solaire sont en plein développement, tout comme la géothermie (échange de chaleur avec la terre, un aquifère ou la mer) et le biogaz (la digestion de matière organique, essentiellement des déchets agricoles, générant le biométhane).

Les qualités de ces différentes sources dépendent de leur profil : elles peuvent être constantes (hydraulique) ou intermittentes (solaire), pilotables (bois), non pilotables (éolien) et générer des problèmes d'artificialisation, d'encombrement, d'impact visuel et environnemental, d'utilisation de matériaux critiques et de coût (en guise d'exemple, le tarif le plus bas du monde est de 0,0135 $/kWh) pour 2GW d'énergie solaire). En France, l'énergie la plus économique provient de l'extension et de la remise en état des usines nucléaires.

Concernant les énergies éoliennes et solaire, elles sont complémentaires : quand il fait beau, il y a moins de vent, et vice-versa, et leur intermittence est un défi à l'équilibrage du réseau électrique et à la gestion entre la production et la demande. Si les besoins étaient autrefois fournis par une adaptation de la production d'électricité (mise en route d'une centrale à charbon en cas de nécessité), il faut à présent considérer la variabilité des profils de consommation et miser sur le stockage.

Les développements des nouvelles solutions de flexibilité sont multiples : stockage par batterie à grande échelle, pilotage du chargement des voitures électriques, pilotage de la demande (ex. : diminution de l'utilisation du chauffage), optimisation sur site via des outils digitaux.

En résumé, il existe de nombreuses sources d'énergies renouvelables, pas uniquement électriques.
Si l'éolien et le solaire ne sont pas les énergies renouvelables les plus développées, ils ont un gros potentiel encore inexploitée.
Il n'existe pas de source d'énergie renouvelable idéale : elles ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients.
Petit à petit, les solutions techniques existantes trouvent progressivement leur place (si l'hydrogène, en tant que vecteur énergétique, n'est pas considéré comme une énergie renouvelable, il peut cependant être produit avec des énergies renouvelables). 

COMMENT AGIR ?

À titre individuel, nous pouvons diminuer notre consommation, devenir producteurs d'énergies renouvelables (panneaux solaires, pompes à chaleur), nous approvisionner en énergies renouvelables (électricité verte, gaz vert), modifier nos usages pour permettre une bascule vers les renouvelables (voiture électrique, pilotage de ses consommations en fonction des besoins du réseau, tri des biodéchets, financement participatif de projets renouvelables, communauté d'énergies, etc.)

Chacun peut agir à son niveau, mais ne l'oublions pas, 

la meilleure des énergies est celle que l'on ne consomme pas.


Article de Noëlle Saugout-Septier
Fondatrice de LAEO
Membre des JNE


15 novembre 2023

Bienveillance paysanne

 



Algues vertes, gaz à effet de serre, déforestation, recul de la biodiversité, réchauffement climatique... Et tant d’autres maux imputés à l’élevage ! L’animal de ferme, notre bienfaiteur nourricier, serait-il devenu l’ennemi Numéro 1 de la vie sur Terre ?

Le réalisateur Oliver Dickinson a voulu le vérifier en parcourant la France (Aveyron, Gironde, Charente-Maritime, Loir-et-Cher, Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique), deux années durant, pour aller à la rencontre d’éleveurs adeptes de pratiques vertueuses et durables.

Dans son documentaire Bienveillance paysanne sorti en salle le 15 mars, il aborde des sujets qui lui tiennent à cœur comme les collaborations homme/animal avec :

- des cochons pour entretenir les vergers,

- des poules en alternative aux insecticides,

- des vautours des Causses comme équarrisseurs naturels,

- des brebis landaises pour la tonte,

- des chèvres des Pyrénées pour débroussailler et prévenir les feux de forêts,

- et l’élevage de races anciennes (moutons de Belle Île ou vaches de Froment) pour éviter leur extinction.

Il met également l’accent sur l'agroforesterie et le pâturage. Replanter des arbres et des haies afin de contenir l'eau pour les vaches laitières fait partie des solutions naturelles contribuant à la biodiversité, domestique ou sauvage, et à la sauvegarde de notre planète.

Bienveillance paysanne a été présenté le mercredi 7 juin au Parlement Européen, « avec la hâte de semer autant de graines que possible, grâce au documentaire, en soulignant à quel point il est important de soutenir les formidables pratiques écologiques présentes dans le film (entre autres), ainsi que tous les éleveurs (et agriculteurs en général) qui se battent, souvent avec trop peu de moyens, pour offrir une alimentation plus saine et riche de sens ! » déclare Oliver Dickinson.


Portrait d'un réalisateur engagé

Né à Londres en 1980, Oliver Dickinson est un documentariste franco-britannique.
Auteur de films d’inspiration sociale et écologique : Un lien qui nous élève et Des locaux très motivés, Bienveillance paysanne est son troisième long-métrage. Son style cinématographique a été reconnu par de nombreux festivals internationaux et récompensé par une trentaine de prix.

Ayant grandi dans la région toulousaine entouré de champs, de fermes et de vaches qui l'ont profondément  marqué, il a souhaité associer sa passion du cinéma-documentaire à ses valeurs de respect du vivant, de l'animal, de l'humain et de l'environnement.

"Les techniques agricoles employées par certains agriculteurs et l'utilisation massive des pesticides sont des facteurs d'accélération de la destruction de notre planète, explique-t-il. S'ajoute à cela la PAC (politique agricole commune) qui ne s'adapte pas à notre environnement."

Il y a dix ans, il rencontre des Aveyronnais motivés par le circuit court et le bien-être animal. Il décide de défendre ce type d'élevage en parallèle avec l'éleveur pollueur afin qu’il n’y ait pas d’amalgames entre les deux.

Par souci d'indépendance, Oliver Dickinson a lui-même financé la réalisation de son documentaire et géré sa distribution en salle.

Accueillons-le les bras ouverts pour que sa bienveillance envers les pratiques durables de l'agriculture et de l'élevage gagne tous les cœurs.  


Noëlle Saugout-Septier

Fondatrice de LAEO
Membre des JNE

06 novembre 2023

Prévention de l'exploitation en temps de guerre et de conflit armé

 

Lawrence Anthony à Bagdad en 2003

Les dégâts causés à l'environnement en temps de conflit armé perturbent les écosystèmes et compromettent les ressources naturelles longtemps après la fin des hostilités.

Ils ont aussi des effets qui s'étendent et se prolongent bien au-delà des limites des territoires nationaux et qui auront des conséquences pour les générations futures.

Voilà pourquoi les Nations Unies ont décrété, en 2001, une Journée internationale pour la prévention de l'exploitation de l'environnement en temps de guerre et de conflit armé.

Si les civils ont droit à la protection de l'armée, l'environnement est relégué au second plan, voire totalement oublié.

En 2003, lorsque Lawrence Anthony, le fondateur de LAEO, apprend que la ville de Bagdad est bombardée, il s'organise pour partir sauver les animaux du plus grand zoo du Moyen-Orient.


"Je ne connaissais rien à l'Irak, ni à la politique de la guerre, mais je savais que, dans tout conflit humain, les animaux souffrent horriblement. Incapables de fuir, de se défendre ou de se nourrir, ils agonisent de soif et de faim, enfermés dans leur cage", écrit-il dans son livre L'Arche de Babylone, l'incroyable sauvetage du zoo de Bagdad en se remémorant la mort des animaux du zoo pendant la guerre, au Koweit, au Kosovo ou encore en Afghanistan.


Six semaines plus tard, après avoir réussi l'exploit de sauver les derniers animaux encore en vie à son arrivée, et permis aux Irakiens et aux Américains de s'unir au nom du respect et de l'amour des animaux, Lawrence repart l'esprit tranquille, le zoo ayant été repris en main pas les Irakiens à qui il faisait entièrement confiance.



De retour en Afrique du Sud, il comprend qu'il doit aller plus loin pour contrer "la relation presque suicidaire de l'humanité avec la nature" et décide d'agir sur le long terme. Il fonde "The Earth Organization", une association de protection de l'environnement afin de favoriser les comportements éthiques envers la planète.

Il contacte les Nations Unies pour leur proposer une résolution afin de protéger l'environnement en zones de conflit, mais celle-ci doit être soutenue par une pétition (toujours en cours). LAEO France rejoint alors le mouvement End Ecocide et signe alors la Charte de Bruxelles pour demander la création d'un tribunal international de conscience des crimes relatifs à la nature.

Depuis, pour l'association Terre Lawrence Anthony, le 6 novembre est devenue une journée qui célèbre non seulement la volonté de l'ONU à protéger les ressources naturelles en période de conflit, mais également les efforts de Lawrence Anthony pour créer une Agence internationale pour l'environnement "chargée d'assurer la survie de toutes les formes de vie dans tous les biotopes".

Une journée qui n'a jamais été autant d'actualité avec les guerres actuelles, en Russie, au Moyen-Orient, en Éthiopie et dans d'autres pays où les conflits meurtriers restent dans l'ombre. 

Pour soutenir l'association de Lawrence Anthony, cliquer sur HelloAsso.
Pour consulter nos autres blogs, cliquer sur LAEO Animal, LAEO Europe et Défense d'éléphants,

Article de Noëlle Saugout-Septier
Fondatrice de LAEO France
Membre des JNE


Article traduit en anglais sur :
https://laeo-europe.blogspot.com/2019/11/international-day-for-preventing.html






03 novembre 2023

Photographe nature, une passion, un métier

Sternes pierregarin © Gérard Mignard  
 

 

Dans son nouveau livre "Photographe nature, une passion, un métier", Christine Virbel Alonso , membre des JNE et experte UICN à la Commission Education Communication, a pris le parti de s'adresser aux photographes amateurs, ainsi qu'aux jeunes désireux de s'initier à la photo nature.

Préfacé par Philippe Debré, le président du Festival Sologne Nature Image, ce livre offre une véritable réflexion sur la façon de voir la nature et de la représenter à travers le 8e Art. 

De quelle nature parle-t-on ?
Où la trouver ?
Comment la photographier sans la déranger ?
Peut-on retoucher les clichés ou utiliser l'Intelligence Artificielle sans falsifier la nature ? 

Autant de questions que Christine Virbel Alonso a choisi de poser à cinq photographes, femmes et hommes, de différentes spécialités qui exposent dans ce livre leur vision de leur passion.

- Gilles Auroux, photographe de la faune sous-marine,
- Karine Bernardoux, photographe de la flore et de la faune française,
- Gérard Mignard, photographe de la faune des zones humides,
- Philippe Barbier, photographe du microcosme,
- Noëlle Saugout-Septier, photographe animalière, notamment de la faune africaine, et fondatrice de LAEO France.

"Et vous ? Quel photographe êtes-vous ?" demande l'autrice dans son dernier chapitre.
Le lecteur, en répondant aux quatorze questions qui lui sont posé, pourra cerner ses préférences et en faire son domaine de prédilection.

Devenez un porte-parole de la nature. Devenez photographe nature.