MESSAGE
À L’ATTENTION DE L’HUMANITÉ
Voici
un extrait du livre : L'Arche
de Babylone - L'incroyable sauvetage du zoo de Bagdad,
par Lawrence Anthony et Graham Spence.
Le
texte qui suit est tiré du dernier chapitre. D’une sagesse
inestimable, il permet de prendre conscience et de comprendre le
partenariat essentiel pour la survie que nous entretenons avec tous
les aspects du monde qui nous entoure. Il s'agit d'une déclaration claire des méthodes
humanitaires du Dr Anthony, traitant des questions environnementales et, plus généralement, de
la vie.
Cette
publication rend également hommage à l'âme sœur de Lawrence,
Nana, la matriarche d'un troupeau exceptionnel d'éléphants, qui a
donné l’exemple en enseignant l’importance de l'humilité et du
respect de la nature.
À
l’issue de sa dangereuse mission philanthropique consistant à
sauver les lions, les ours et autres animaux du zoo de Bagdad
traumatisés par la guerre, Lawrence est retourné chez lui, en
Afrique du Sud, dans la réserve de Thula Thula. Après avoir appris
la mort de son pensionnaire préféré du zoo, un tigre du Bengale
nommé Malooh, il s'est assis pour écrire ses réflexions sur le
monde et partager les actions empêchant la dégradation de l'environnement.
L’ARCHE
DE BABYLONE :
L’incroyable sauvetage du zoo de Bagdad
"L’expérience du
zoo de Bagdad avait certainement altéré la perception que j’avais
de ma propre espèce et m’incita inexorablement à explorer la relation presque suicidaire de l’humanité avec le
règne animal et le règne végétal. La leçon la plus cruciale que
j’ai apprise à Bagdad a été celle-ci : si l’homme
« civilisé » est capable d’accepter ou de justifier de
tels mauvais traitements envers la faune emprisonnée, que penser des
autres atrocités infligées à notre planète qui, le plus souvent,
passent inaperçues ?
Nous savons déjà
que l’extinction d’un nombre incalculable d’espèces est en
train de se produire dans le monde entier, brisant des liens capitaux
dans la chaîne de la vie.
Nous n’ignorons
pas que la plupart des espèces de grands poissons, y compris la
morue, le marlin, l’espadon et le thon sont en grand danger et que
de nombreuses zones mortes apparaissent dans nos océans, des
endroits silencieux et dépourvus de vie.
La vie est ainsi
faite que la nouvelle « agriculture »
intensive engendre des fermes industrielles où un grand nombre
d’animaux stressés sont entassés dans des cages minuscules, et
que notre besoin insatiable d’espace prive la nature de processus
dont elle dépend, processus indispensables à l’avenir de
l’humanité.
L’air que l’on respire est pollué par des
milliards et des milliards de tonnes de gaz toxiques, émis dans
l’atmosphère chaque année. (...)
Pourquoi cette
volonté d'infliger des dommages au seul lieu de vie que nous
possédons ?
La réponse à cela
est fondamentale pour la survie de notre espèce.
Le dénominateur
commun de toute vie est l’élan à survivre et la perpétuation de
la vie sur Terre ne s’accomplit que grâce à une interaction entre
toutes les formes de vie. La vie est un effort commun ; personne
ne survit seul. Il n’y a pas d’autres possibilité. Nous sommes
tous unis dans ce jeu vital. Il n’y a pas de fossé, pas de
« nous et eux » ; pas « d’homme »
séparé de la « nature ». L’Homo sapiens en tant
qu’individu et en tant qu’espèce fait partie de la dynamique de
la vie au même titre que n’importe quelle autre espèce. En tant
qu’organisme vivant, nous faisons tous partie d’un plus grand
tout et, en tant que tel, nous poursuivons tous le même objectif
fondamental : survivre ou continuer d'exister. Pour ce faire, en
tant qu’individus, familles, groupes et en tant qu’espèce, nous
devons vivre en symbiose avec le règne animal et le règne végétal
dans un environnement sain, capable de subvenir à nos besoins.
Il n'existe pas de
plus grand impératif.
Fort de mon
expérience à Bagdad et en Afrique du Sud, je décidai d’agir. Je
définis les grandes lignes d’un nouveau groupe de protection de
l’environnement que j’allais appeler : The
Earth Organization. Je rassemblerai un groupe de gens de toutes
nationalité ayant la même vision des choses et capables d’obtenir
des résultats. Ensemble, nous nous acharnerions à favoriser les
comportements éthiques envers notre planète. L’éthique est le
thème clé. Elle est essentielle pour établir un code moral ferme
et définitif qui deviendrait un critère de base pour tout ce qui
touche à l’environnement.
The Earth
Organization, fondée sur des leçons durement apprises en temps de
guerre, se concentrerait sur la question la plus vitale et peut-être
la plus déconcertante de notre temps : pourquoi maltraitons
nous stupidement notre planète, notre seul lieu de résidence ?
La réponse à cela
se trouve en chacun de nous. Par conséquent, nous allons nous
évertuer à faire comprendre que tous autant que nous sommes, nous
avons la responsabilité d’autre chose que simplement de nous-même,
de notre famille, de notre équipe de football, de notre pays ou de
notre propre espèce ; la vie ne s’arrête pas là. Chacun de
nous doit se rendre compte que le monde de la nature n’est pas
qu’un noble idéal mais une partie essentielle de notre survie
personnelle. Nous devons lui attribuer la place qu’il mérite.
The Earth
Organization défendrait rigoureusement cet environnement qui
subvient à nos besoins. Sa réussite serait une nécessité
cruciale. Nous allions mettre au point des projets sélectionnés
avec soin, capables de produire de réels changements et nous les
mèneront à bien. (...)
Il est également
vital que notre relation avec la nature et l’environnement soit
incluse dans notre système d’éducation. Ce n’est plus un
enseignement gentillet ou récréatif ; c’est un impératif.
Je commencerai avec le conseil d’administration de l’école la
plus proche et j’encouragerai les autres à faire de même.
Les dirigeants religieux qui ont de
l’influence sur des milliards de fidèles ont maintenant
l’obligation morale de s’associer à cette lutte et de jouer leur
rôle. J’avais effectué des recherches parmi les écrits et les
enseignements de nombreuses religions et, sans exception, on y
mentionne d’une façon ou d’une autre l’importance de la
nature. Si nous voulons parvenir à une émancipation spirituelle,
nous devons avoir un habitat salubre et subvenant à nos besoins où
nous pourrons l’atteindre. L’interaction avec les dirigeants
spirituels serait une des priorités de The Earth Organization.
The Earth
Organization allait aussi créer un guide de référence sur ce qui
peut être fait dans nos vies personnelles pour changer les choses. (...)
En l’absence d’une réelle compréhension de la
façon dont la vie perdure et du rôle que nous jouons, l’homme
attribue des valeurs en termes de consommation ou d’intérêt
commercial aux autres formes de vie, et c’est dans cette seule
mesure qu’il tolère leur existence. Si cela vaut de l’argent ou
a une utilité quelconque, l’espèce concernée survit. Sinon,
pourquoi s’en préoccuper ? Jusqu’à quel point pouvons-nous avoir tort ? Jusqu’à la
mort.
Heureusement, des
progrès sont déjà en cours et je me suis aperçu qu’il y avait
bien plus qu’une poignée de gens autour de nous qui partageaient
ces idéaux et qui étaient prêts à agir. Seulement nous devons
être bien plus nombreux pour produire un réel changement. L’action
individuelle est un bon début, mais il doit aussi y avoir une volonté
collective exigeant de traiter notre planète de façon éthique.
Nous réussirons ou échouerons ensemble dans la bataille la plus
cruciale du 21ème siècle.
Par conséquent,
The Earth Organization allait maintenant porter ce combat au sein
même des Nations unies. Nous allions nous battre pour créer une
agence internationale pour l’environnement qui traverserait les
frontières pour améliorer la biodiversité sur terre comme dans les
océans et pour assurer l’existence équilibrée de chaque facette
du monde de la nature. Une telle agence planétaire serait chargée
d’assurer la survie de toutes les formes de vie dans tous les
biotopes.
Nous vivons dans un
grand village, un village planétaire. Sous l’effet du vent,
l’oxygène que nous respirons aujourd’hui ou la pollution
noircissant notre ciel peut provenir d’un pays situé à des
milliers de kilomètres. Les destructions en bloc de la nature sur
des étendues gigantesques de la surface de la planète produisent un
effet sur chacun de nous, où que nous soyons, et doivent être à
présent réprimées par des lois internationales judicieuses. Il n’y
a pas d’impératif plus grand.
Et comme nous
savons tous hélas que l’espèce humaine ne cessera jamais ses
guerres, nous allions aussi faire campagne pour les zoos, les
ménageries, les réserves et les établissements vétérinaires afin
qu’ils soient classés cibles de guerre illégitimes dans la
convention de Genève, au même titre que les hôpitaux et les
écoles.
Ce qui s’est
passé au zoo de Bagdad ne doit être répété sous aucun prétexte.
Bien sûr, je suis
conscient d’être un grand optimiste. Je sais qu’une bataille
acharnée nous attend, même en triomphant des sceptiques, car
nombreux sont ceux qui n’ont pas encore compris ce qui se passe
réellement. D’autres, malgré les preuves accablantes du
contraire, pensent encore que l’homme a un droit inaliénable de
maltraiter l’environnement et d’oppresser les autres formes de
vie. Ignorons ce genre de personnes qui mettent en péril nos vies.
Pourtant, nous
avons l’obligation de réussir et nous devons bien commencer
quelque part. Tant de parties de notre monde nous ont été
brutalement arrachées ; nous devons dire : « Stop.
Maintenant, ça suffit ! » Peut-être que si suffisamment
de personnes découvrent par elles-mêmes ce qui se passe en ce
moment et commencent à agir, nous pourrons alors retarder cette
crise qui avance à grand pas et créer une belle planète saine et
viable où la vie s’épanouira et où l’homme sera libre
d’atteindre de plus hauts sommets.
Malgré les
obstacles innombrables, j’espère que la bataille du zoo de Bagdad,
aussi modeste fût-elle, permettra de définir les limites à ne pas
franchir.
Lawrence
Anthony (17/9/1950 – 2/3/ 2012)
La
biodiversité est constituée de toutes les formes de vie et n’est
possible que grâce aux interactions qui existent entre les
organismes vivants, et entre ces organismes et leurs biotopes. Nous,
les humains, appartenons à une espèce – Homo
sapiens –
qui constitue l’un des fils de ce tissu. Nous sommes unis dans
ce jeu de la vie. Il n’y a pas de division, pas de « nous » et
« eux », pas d’«homme » séparé de la « nature ». En tant
qu’organismes vivants, nous faisons tous partie d’un tout et,
en tant que tels, nous avons exactement le même objectif
fondamental : survivre. C’est pourquoi, en tant qu’individus,
familles, groupes et espèce, nous devons vivre en collaboration
avec les autres formes de vie, animales et végétales, dans un
environnement sain et propice à la vie.
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LAWRENCE
ANTHONY EARTH ORGANIZATION (LAEO)
LAEO
a été fondée en 2003 par le Dr Lawrence Anthony, témoin des
désastres dus aux divergences entre l’homme et la nature. Ces
expériences ont eu un tel impact qu’il a dû créer un tout
nouveau type de groupe de protection de la nature et de
l’environnement pour arrêter le déclin des espèces.
Parmi
ses engagements et ses réalisations les plus
remarquables, on peut citer :
–
sa relation légendaire avec un troupeau d’éléphants. Après les
avoir sauvés d’une mort certaine, leur lien avec lui est devenu si
fort qu’il n’avait qu’à les appeler pour qu’ils viennent à
sa rencontre.
–
ses négociations avec les chefs d’une armée rebelle africaine et
l’ONU aboutissant à la signature d’un traité de paix et la
protection des rhinocéros blancs du Nord.
–
la création de « réserves communautaires pour la faune sauvage »
permettant l’autonomie économique des populations autochtones,
l’optimisation des ressources naturelles et la protection de la
faune sauvage.
–
le sauvetage des animaux du zoo de Bagdad pendant la guerre d’Irak
en 2003.
À
son retour de Bagdad, le Dr Anthony a créé The Earth Organization,
afin de promouvoir des solutions concrètes aux problèmes
environnementaux mondiaux.
Son
objectif était de sensibiliser les citoyens à l’environnement par
le biais d’actions coopératives et l’éducation. Cette
initiative implique une collaboration avec les industries, les gouvernements, les dirigeants et la société
civile pour relever les défis auxquels chacun est confronté, et ceci dans
l’intérêt de tous.
Les
nombreuses actions de Lawrence ont été couvertes
par CNN, la BBC, CBS, Men’s
Journal,
le magazine Elle,
le Reader’s
Digest,
The
Smithsonian,
Carte
Blanche, The Globe et
tant d’autres. Les médias l’ont surnommé L’homme
qui murmurait à l’oreille des éléphants et
L’Indiana Jones de la conservation de la nature.
Lawrence
a coécrit trois livres : L’homme
qui murmurait à l’oreille des éléphants, Les derniers
rhinocéros, L’Arche de Babylone. Cet
homme extraordinaire s’est consacré à la noble tâche de rétablir
l’harmonie entre les humains et les autres espèces. Il a été
honoré à titre posthume en renommant The Earth Organization
en Lawrence Anthony Earth Organization.
En 2012, la nuit
de son décès, alors qu’il se trouvait à 500 kilomètres de chez
lui, les éléphants se sont rendus à son domicile, visiblement
désemparés. Quelques heures plus tard, ils ont disparu plusieurs
jours dans la brousse africaine pour faire leur deuil, comme c’est
l’usage avec un membre de leur troupeau. Depuis, chaque année à
la même date, ils reviennent lui rendre hommage.
ÉCOLOGIE
COOPÉRATIVE
Lawrence
Anthony souhaitait faire comprendre que personne ne survit seul, que
les formes de vie ne peuvent réussir qu’en symbiose avec
les autres formes de vie. Une meilleure compréhension de cette
réalité mettrait les hommes en phase avec la nature et leur ferait
ainsi prendre des décisions plus constructives et trouver des
solutions aux problèmes, permettant ainsi d’obtenir la coopération
des citoyens.
Il a appelé ce
domaine “ÉCOLOGIE COOPÉRATIVE” (CoEco)* : une façon de
vivre et d’œuvrer plus humainement avec la nature.
En
appliquant ce sujet aux défis liés au choc des cultures, des
technologies, de la politique, de l’économie, des religions et des
sciences, il est possible d’obtenir de bons résultats et des
solutions durables dans tous les domaines de la vie. Au fur et à
mesure que les gouvernements, les industriels, la société civile et
les citoyens adopteront l’Écologie
coopérative
comme façon de vivre et de travailler, chacun y trouvera son compte,
y compris la faune et la flore.
LAEO a mis en place
des programmes éducatifs autour des livres de Lawrence. D’autre
part, des manuels scolaires et des ouvrages destinés au
gouvernement et à l’industrie ont été publiés
pour que l’Écologie coopérative
devienne un sujet essentiel pour chacun
de nous.
Nous estimons
que la compréhension à grande échelle de ces informations peut
garantir à l’humanité
l’inversion du déclin rapide de la biodiversité.
Rejoignez le
mouvement d’Écologie coopérative de LAEO.
Parce que personne
ne survit seul.
CONTACT : LAEO France
Traduit de l'anglais par Noëlle Saugout