Un sol sain pour une production alimentaire saine
Le sol est l'une des ressources naturelles les plus importantes dont nous disposons. Malheureusement, 40 % des terres de la planète sont désormais dégradées à cause de la pollution, l’érosion, l’extraction de minéraux et la sécheresse. À cela s’ajoutent :
– le labourage intensif qui diminue la fertilité du sol ;
– le manque de couverture du sol qui favorise l’érosion ;
– les produits phytosanitaires qui perturbent l'équilibre naturel des sols et diminuent la fertilité ;
– le surpâturage qui réduit la couverture des sols ;
– la monoculture qui menace la biodiversité végétale.
Si nous ne changeons pas la façon dont nous gérons nos terres, nous mettons en danger notre sécurité alimentaire et hydrique, et aggravons les phénomènes de désertification.
Étant donné l’importance du problème, il est essentiel de comprendre la structure du sol. Composé d’un mélange de particules de roches, de minéraux, d'air, d'eau, de matières organiques décomposées, il contient également des micro-organismes vitaux pour les cultures. Sans eux, leur quantité et leur valeur nutritionnelle diminuent.
Le terme « dégradation du sol » décrit un sol sans végétation et infertile.
Une dégradation progressive et naturelle du sol peut se produire lorsque le nombre de micro-organismes nuisibles est supérieur aux micro-organismes utiles. Il peut cependant redevenir cultivable lorsque l’équilibre entre ces deux sortes de micro-organismes est retrouvé.
Les caractéristiques d’un sol sain sont les suivantes :
– il contient un grand nombre de micro- et de macro-organismes ;
– il n’est pas trop compact ou trop poreux ;
– il a une teneur élevée en matières organiques ;
– il n'est ni trop sec, ni trop humide et les plantes y poussent facilement.
Micro-organismes
Les micro-organismes représentent la majeure partie du monde vivant. Ils sont divisés en plusieurs groupes (bactéries, moisissures, protozoaires, nématodes..). Chaque groupe peut contenir des dizaines de milliers d'espèces différentes. Ces micro-organismes font partie, avec les vers de terre, certains insectes et mammifères terrestres, de ce qu'on appelle le réseau alimentaire du sol.
Le réseau alimentaire permet de recycler les nutriments (en décomposant les matières organiques), de libérer des minéraux provenant du sable, du limon et de l’argile, de prodiguer ces minéraux aux plantes, de stocker du carbone et de défendre les plantes contre les parasites. Ces relations interdépendantes sont un parfait exemple d’Écologie coopérative.
Un réseau alimentaire sain crée un sol sain, c’est-à-dire riche en nutriments et bien drainé.
L’eau de pluie doit pouvoir s’infiltrer pour nourrir les plantes, même en période de sécheresse, et créer des aquifères en profondeur. Dans le cas contraire, le sol est emporté par les précipitations, créant ainsi l’érosion. De même, un sol trop sablonneux, qui ne retient pas l’humidité, peut être érodé par les vents.
Un
sol sain nettoie l’eau en éliminant les impuretés et les
toxines. Les
plantes n’ont
ainsi
pas
besoin d’engrais chimiques
ni de phytosanitaires.
Sol et carbone
Les plantes absorbent le dioxyde de carbone (CO₂) de l'atmosphère par un processus appelé photosynthèse. Grâce aux micro-organismes, elles le transforment en sucres qui servent à leur croissance. Elles en transmettent une partie aux micro-organismes pour leur servir de nourriture. L’excédent part dans le sol et se transforme en minéraux carbonés.
Ce carbone organique du sol (COS) est étroitement lié à la santé du sol. C’est ce qui lui donne sa riche couleur brune. Sa capacité à capturer et à stocker le carbone fait d’un sol sain l’un des plus grands puits de carbone de la planète.
Par conséquent, en restaurant le réseau alimentaire du sol, nous disposons d’un moyen efficace de capturer le carbone, de rendre les écosystèmes fonctionnels et d’avoir accès à une alimentation nutritive, tout en évitant la désertification.
En conclusion, nous constatons donc qu’un sol sain est un ingrédient clé pour :
– une végétation fertile et abondante, qu’elle soit cultivée ou sauvage ;
– une sécurité alimentaire et une bonne santé individuelle ;
– des eaux souterraines, des lacs, des rivières et des océans qui abritent une vie aquatique riche ;
– le maintien de l’humidité pour lutter contre la désertification et l’érosion des sols ;
– le maintien de la biodiversité et des écosystèmes.
Les solutions d’Écologie coopérative
« Nous sommes tous responsables de notre famille, de nos amis et de notre travail, mais l’existence ne se résume pas qu’à cela. Nous devons remettre la nature au centre de notre vie et comprendre que ce n’est pas un idéal noble, mais un élément essentiel à notre subsistance. »
Dr Lawrence Anthony, fondateur de LAEO.
Consciemment ou non, tout organisme vivant essaie de survivre, quelle que soit l’espèce. Comme personne ne peut y parvenir seul, il est de notre devoir de protéger la planète si nous voulons assurer notre propre existence.
Il s’agit là d’un phénomène naturel : si les animaux, les plantes et tout ce qui nous entoure sont en bonne santé, nous ne nous en porterons que mieux. Par conséquent, lorsqu'un impact affecte notre environnement, il est important de comprendre la situation avant d'agir. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons sensibiliser à l'un des problèmes majeurs auquel nous sommes confrontés: la destruction de la santé du sol de notre planète, fondement de la biodiversité. Il existe de nombreuses façons d'enrayer ce fléau. Au-delà des lois sur la protection de l'environnement, nous pouvons adopter certains gestes tels que :
– Opter pour des produits bio, provenant de l’agriculture régénératrice (voir https://laeo-france.blogspot.com/2024/09/agriculture-et-elevage.html).
– Utiliser
du compost, solide ou liquide, pour le potager comme pour la pelouse ;
– Faire analyser le réseau alimentaire du sol pour obtenir une analyse biologique appropriée ;
– Laisser une partie de son jardin en friche et y cultiver des plantes mellifères locales ;
– Aider les élus à maintenir un sol sain dans leur circonscription ;
– Enseigner
l’importance de la biodiversité aux enfants ;
– Devenir ambassadeur d’Écologie Coopérative (infos ici).
L'ambassadeur d’Écologie coopérative
Un ambassadeur est celui ou celle qui applique les principes d’Écologie coopérative et qui encourage les autres à les appliquer. Le meilleur moyen de faire comprendre une idée est de donner le bon exemple. En devenant ambassadeur, vous rejoignez une équipe motivée qui œuvre pour la sauvegarde de l’environnement et pour un avenir durable.
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