Algues vertes, gaz à effet de serre, déforestation, recul de la biodiversité, réchauffement climatique... Et tant d’autres maux imputés à l’élevage ! L’animal de ferme, notre bienfaiteur nourricier, serait-il devenu l’ennemi Numéro 1 de la vie sur Terre ?
Le réalisateur Oliver Dickinson a voulu le vérifier en parcourant la France (Aveyron, Gironde, Charente-Maritime, Loir-et-Cher, Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique), deux années durant, pour aller à la rencontre d’éleveurs adeptes de pratiques vertueuses et durables.
Dans son documentaire Bienveillance paysanne sorti en salle le 15 mars, il aborde des sujets qui lui tiennent à cœur comme les collaborations homme/animal avec :
- des cochons pour entretenir les vergers,
- des poules en alternative aux insecticides,
- des vautours des Causses comme équarrisseurs naturels,
- des brebis landaises pour la tonte,
- des chèvres des Pyrénées pour débroussailler et prévenir les feux de forêts,
- et l’élevage de races anciennes (moutons de Belle Île ou vaches de Froment) pour éviter leur extinction.
Il met également l’accent sur l'agroforesterie et le pâturage. Replanter des arbres et des haies afin de contenir l'eau pour les vaches laitières fait partie des solutions naturelles contribuant à la biodiversité, domestique ou sauvage, et à la sauvegarde de notre planète.
Bienveillance paysanne a été présenté le mercredi 7 juin au Parlement Européen, « avec la hâte de semer autant de graines que possible, grâce au documentaire, en soulignant à quel point il est important de soutenir les formidables pratiques écologiques présentes dans le film (entre autres), ainsi que tous les éleveurs (et agriculteurs en général) qui se battent, souvent avec trop peu de moyens, pour offrir une alimentation plus saine et riche de sens ! » déclare Oliver Dickinson.
Portrait d'un réalisateur engagé
Ayant grandi dans la région toulousaine entouré de champs, de fermes et de vaches qui l'ont profondément marqué, il a souhaité associer sa passion du cinéma-documentaire à ses valeurs de respect du vivant, de l'animal, de l'humain et de l'environnement.
"Les techniques agricoles employées par certains agriculteurs et l'utilisation massive des pesticides sont des facteurs d'accélération de la destruction de notre planète, explique-t-il. S'ajoute à cela la PAC (politique agricole commune) qui ne s'adapte pas à notre environnement."
Il y a dix ans, il rencontre des Aveyronnais motivés par le circuit court et le bien-être animal. Il décide de défendre ce type d'élevage en parallèle avec l'éleveur pollueur afin qu’il n’y ait pas d’amalgames entre les deux.
Par souci d'indépendance, Oliver Dickinson a lui-même financé la réalisation de son documentaire et géré sa distribution en salle.
Accueillons-le les bras ouverts pour que sa bienveillance envers les pratiques durables de l'agriculture et de l'élevage gagne tous les cœurs.
Noëlle Saugout-Septier
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