Éoliennes en Picardie (© Noëlle Saugout-Septier) |
La part d'énergie renouvelable en France en 2021 est de 19,3 %. Elle a doublé depuis 1990, mais n'a pas atteint l'objectif de 23 % fixé avec l'Union européenne.
En France, l'éolien et le solaire ne sont pas les principales sources d'énergie renouvelable. D'après le SDES (Service de données et d'études statistiques pour le changement climatique), la biomasse arrive en tête avec 35,1 %, suivi de l'hydraulique (16,3 %), les pompes à chaleur (11,9 %), l'éolien (10 %), le biogaz (4,4 %), le solaire photovoltaïque (4,2%), les déchets renouvelables (4 %), la géothermie avec les résidus de l'agriculture, le solaire thermique et les énergies marines (3,8 %).
Si la transition énergétique passe par l'électrification des usages (transports, production de chaleur), l'éolien et le solaire sont en plein développement, tout comme la géothermie (échange de chaleur avec la terre, un aquifère ou la mer) et le biogaz (la digestion de matière organique, essentiellement des déchets agricoles, générant le biométhane).
Les qualités de ces différentes sources dépendent de leur profil : elles peuvent être constantes (hydraulique) ou intermittentes (solaire), pilotables (bois), non pilotables (éolien) et générer des problèmes d'artificialisation, d'encombrement, d'impact visuel et environnemental, d'utilisation de matériaux critiques et de coût (en guise d'exemple, le tarif le plus bas du monde est de 0,0135 $/kWh) pour 2GW d'énergie solaire). En France, l'énergie la plus économique provient de l'extension et de la remise en état des usines nucléaires.
Concernant les énergies éoliennes et solaire, elles sont complémentaires : quand il fait beau, il y a moins de vent, et vice-versa, et leur intermittence est un défi à l'équilibrage du réseau électrique et à la gestion entre la production et la demande. Si les besoins étaient autrefois fournis par une adaptation de la production d'électricité (mise en route d'une centrale à charbon en cas de nécessité), il faut à présent considérer la variabilité des profils de consommation et miser sur le stockage.
Les développements des nouvelles solutions de flexibilité sont multiples : stockage par batterie à grande échelle, pilotage du chargement des voitures électriques, pilotage de la demande (ex. : diminution de l'utilisation du chauffage), optimisation sur site via des outils digitaux.
En résumé, il existe de nombreuses sources d'énergies renouvelables, pas uniquement électriques.
Si l'éolien et le solaire ne sont pas les énergies renouvelables les plus développées, ils ont un gros potentiel encore inexploitée.
Il n'existe pas de source d'énergie renouvelable idéale : elles ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients.
Petit à petit, les solutions techniques existantes trouvent progressivement leur place (si l'hydrogène, en tant que vecteur énergétique, n'est pas considéré comme
une énergie renouvelable, il peut cependant être produit avec des
énergies renouvelables).
COMMENT AGIR ?
À titre individuel, nous pouvons diminuer notre consommation, devenir producteurs d'énergies renouvelables (panneaux solaires, pompes à chaleur), nous approvisionner en énergies renouvelables (électricité verte, gaz vert), modifier nos usages pour permettre une bascule vers les renouvelables (voiture électrique, pilotage de ses consommations en fonction des besoins du réseau, tri des biodéchets, financement participatif de projets renouvelables, communauté d'énergies, etc.)
Chacun peut agir à son niveau, mais ne l'oublions pas,
la meilleure des énergies est celle que l'on ne consomme pas.
Article de Noëlle Saugout-Septier
Fondatrice de LAEO
Membre des JNE
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